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Mode

Les influences des stylistes japonais en 80’

Même si le style des créateurs de mode venant du Japon n’a pas eu un très gros impact sur la mode des années 80. Il est, cependant, intéressant de voir les incidences que ces stylistes ont provoquées sur le monde de la mode.

Kansai Yamamoto

Audacieux, d’un dynamisme et d’une gaieté très colorés, Kansai Yamamoto a été, en 1974, le premier des créateurs japonais à s’intégrer un temps aux présentations de la création à Paris.

Junko Koshino et Junko Shimada

Venue y défiler à partir de 1977, sa compatriote Junko Koshino y a ouvert boutique en 1989. Tandis que Junko Shimada, une des autres stylistes venu du Soleil-Levant, implantait sa société parisienne dès 1981, confirmant la vocation de la mode française à intégrer les courants les plus divers. Pour nombre de marques, Karl Lagerfeld, Chloé, Montana, Oscar de la Renta, Nina Ricci. Elle y présente, sac à main, sac bandoulières, bijoux, chaussures…

Walter Steiger

Le Suisse Walter Steiger, qui a ouvert sa première boutique à Paris en 1973, dessine des souliers et des sacoches pour hommes, dont la sophistication ne néglige jamais la notion de confort.

Alexandre

Le coiffeur Alexandre, qui a compté parmi ses clientes les femmes les plus célèbres et les plus élégantes des années soixante et soixante-dix, collabore également dans les années quatre-vingt aux défilés de Claude Montana ou Thierry Mugler. Plus récemment, en 1997, Jean-Paul Gaultier lui a demandé de participer à son tout premier défilé haute couture.

Caroline Herrera

Née à Caracas en 1939, Caroline Herrera, longtemps considérée comme l’une des plus élégantes de la jet-set, lance en 1981 des collections dont les lignes impeccables et la haute qualité s’épanouissent, notamment à travers de belles robes du soir.

Carolyne Roehm

Femme de la haute société new-yorkaise, crée depuis 1984 des robes habillées, où elle mêle luxe et sens pratique, pour des femmes riches et célèbres qui lui ressemblent.

Perry Ellis

Fondée en 1978, la marque de Perry Ellis a fortement contribué au succès d’un nouveau sportswear américain, mêlant emphase de la couleur et textiles en fibres naturelles, fait de raffinement et de basiques élaborés.

lsaac Mizrahi

C’est à la toute fin de la décennie qu’lsaac Mizrahi, enfant terrible de la mode new-yorkaise, commence à faire souffler pour quelques saisons un vent plein de fantaisie et de couleurs entre les immeubles de la T Avenue, revisitant les classiques du sportswear américain en y appliquant des matières et des teintes vives inhabituelles.

Le phénomène des stylistes japonais

Lors de la semaine des collections du prêt-à-porter parisien pour le printemps et l’été 1983, deux stylistes japonais déclenchent sueurs froides, perplexité ou enthousiasme parmi les observateurs de la mode internationale. L’un comme l’autre, Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo affirment un style en totale rupture avec le consensus en vigueur, celui de la femme fatale, laquée, maquillée, taille bien prise, épaules accentuées et talons hauts.

D’aucuns évoqueront la fin du monde, Hiroshima, ou l’influence du mouvement punk pour justifier ces hardes en lambeaux, d’un paupérisme aussi ostentatoire. Pourtant, sous cette provocation, une indéniable poésie chante déjà sa différence. Talons plats, absence de maquillage, pudeur, réserve, hermétisme, le choix de la modernité est radical. Peu à peu s’y immisceront des détails inspirés de modes anciennes. La vieille Europe sera revisitée avec curiosité par ces anarchistes dont on mesure aujourd’hui quelle influence ils exercent sur tout le vêtement de cette fin de siècle.